MAISON SAINTE MARIE

Le temps des fondations

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Le temps des fondations :

Le projet de l’Association Au Torrent est né et a grandi sur le site de la maison Sainte Marie de Gacé des Soeurs du Sacré Coeur de Jésus de Saint Jacut les Pins (56220). Cette maison a permis de tester le projet en grandeur réelle sans pouvoir accueillir plus de 6 enfants simultanément en raison d’un manque de conformité. En effet, à partir de 7 enfants, il est nécessaire d’obtenir un agrément « d’accueil collectif de mineurs » lequel demande une mise aux normes onéreuse et difficilement réalisable dans un espace surdimensionné pour le seul accueil du Torrent.

Un peu d’histoire :

En septembre 2015 la communauté Sainte Marie devant fermer, les trois soeurs la composant, Soeurs Marie-Jo, Anne-Marie et Denise, partent chacune dans de nouvelles communautés. En particulier Soeur Denise rejoint la communauté d’Allaire dans le Morbihan, mais afin de soutenir l’accueil des premiers enfants, elle est “détachée” temporairement de cette communauté et revient à Gacé dès novembre 2015. Elle sera notre première maitresse de maison jusqu’en janvier 2017 où elle pourra cette fois-ci réellement rejoindre la communauté d’Allaire. Sans elle et sans l’appui de la Congrégation rien n’aurait pu se faire : soyez en toutes infiniment remerciées !

C’est en 1970 que les Soeurs du Sacré Coeur de Jésus ont intégré en leur sein la Congrégation des Filles de Sainte Marie de Gacé dont l’historique est présenté ci-dessous.

Historique de la Congrégation des Filles de Sainte Marie de Gacé

Filles de Sainte Marie de Gace
Chapelle

Au commencement de 1’année 1856 sévit une épidémie de fièvre typhoïde. A Gacé, ce terrible fléau plonge les habitants dans l’anxiété la plus vive. La paroisse manque d’une maison de religieuses gardes-malades.

Monsieur l’Abbé ANGER, curé doyen, connu pour sa vive intelligence du pauvre et de ses besoins, comprend très vite qu’il lui faut remédier à cette lacune. En vain, il frappe à la porte de plusieurs Communautés religieuses. Il confie sa déception à son jeune vicaire. Monsieur l’Abbé BIENAIS ose lui dire : puisque vous ne pouvez obtenir nulle part des Sœurs gardes-malades, faites vous-même une fondation. Monsieur l’Abbé ANGER, malgré ses 62 ans, se met donc à l’œuvre, renverse tous les obstacles.

L’espérance est au rendez-vous. Le 27 octobre 1856, la première postulante arrive à Gacé.
Marie GUILLOUARD devient la première pierre de l’édifice.
Sans tarder, quatre autres jeunes filles la rejoignent : Stéphanie de la MELLIERE, Delphine EVETTE, Anne-Marie PLESSIS, Louise LECOMTE.

Le 26 mai 1857, elles reviennent à Gacé. Au son joyeux de la musique, elles sont installées dans une maison transformée pour elles. Maison dénommée Saint Joseph. En présence des autorités de la ville et d’un concours immense de fidèles, elles prennent le nom de Filles de Sainte-Marie. Le projet de Mr l’Abbé ANGER devient réalité. Il avait désiré d’un grand désir que cela puisse se réaliser au mois de Mai.

Cette Communauté rayonne de charité. Lentement d’autres postulantes arrivent. Au fil des ans s’élève un important ensemble de constructions : la Communauté de Sainte-Marie et la Maison de Retraite pour les personnes âgées.

La Congrégation des Filles de Sainte Marie a pour but l’exercice de la Charité sous toutes ses formes. Les religieuses qui la composent vont à domicile soigner les malades en même temps qu’elles reçoivent dans leurs maisons des malades, des vieillards et des pauvres abandonnés. La Congrégation rayonne notamment en Bretagne et en Normandie.

Depuis la fondation 331 jeunes sont devenues Filles de Dieu, Filles de l’Eglise, Filles de Sainte Marie au service des membres souffrants de Jésus-Christ. A la Maison-Mère, comme dans les succursales, elles cheminent sous la particulière protection de la Très Sainte Vierge. Partout leur conduite s’inspire de cette formule : Les religieuses de Sainte-Marie sont les épouses de Jésus-Christ, les sœurs des riches et les servantes des pauvres. Avant son départ de la communauté et à son retour la garde-malade se rend à la Chapelle et contemple Jésus dans son mystère.

Le 15 juillet 1970, Les Filles de Sainte Marie de GACE (Orne) encouragées par les directives conciliaires, s’adjoignent à la Congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus de Saint- Jacut- les- Pins, Morbihan, Congrégation à dimension internationale.

L‘année 2008 a été particulièrement marquante pour la Communauté de Gacé, d’une part, par la préparation du départ de la plupart des Sœurs de la Communauté et d’autre part, par la célébration du 6 juillet 2008 qui avait pour but de marquer les 150 ans de fondation et la fermeture prochaine de la grande communauté. Un événement qui évoque tant de souvenirs en ces lieux si chargés d’histoire, à la suite du Christ selon un charisme de proximité.

« J’étais malade et vous m’avez visité, ce que vous faites au plus petit des miens c’est à moi que vous le faites. »

Communauté Sainte Marie Histoire

Couvent Sainte Marie 4
Couvent Sainte Marie 1
Couvent Sainte Marie 6

LA FONDATION

Vers 1850, GACE est une petite ville de 1130 habitants environ, fort différente du Gacé actuel. L’avenue de Tahiti n’existait pas, la place de la Libération non plus. De nombreuses rues et ruelles se croisaient entre le château et le cimetière actuel qui n’était alors qu’un pré. La Grande rue large et pavée était très animée par un marché et de nombreuses boutiques, hôtels et restaurants, et des échoppes d’artisans divers. L’église située à l’emplacement de la Maison des Jeunes, était connue comme l’une des plus délabrées du diocèse! La période révolutionnaire avait connu d’âpres affrontements, et après l’Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe, les esprits étaient à peine apaisés.

C’est dans cette paroisse qu’avait été nommé en 1843, comme Curé-Doyen, Mr. l’abbé Anger. Natif de Carouges, le 29 juin 1795, il gardait le souvenir des évènements révolutionnaires, il avait été baptisé dans une grange par un prêtre réfractaire, la Collégiale ayant été détruite[1]. De caractère ferme et entreprenant, il est naturellement désolé de l’état de l’église, et en faire construire une nouvelle, lui tient à coeur. Les pourparlers avec la municipalité sont très laborieux, même pour une église provisoire dans la Halle aux toiles, rue St Jacques. Les pierres de la vieille église s’écroulaient, elle fut interdite, le culte eut lieu à Résenlieu qui finit par s’en plaindre. Mr le Curé était fort déçu, mais il eut près de lui comme vicaire, nommé en 1851, l’abbé Bienais qui le soutint et des paroissiens généreux prêts à participer.

En 1855 éclata à Gacé une épidémie de typhoïde qui fit de nombreuses victimes. Les conditions d’hygiène étaient précaires en ce temps sans eau courante et sans assainissement. Emus par la détresse de la population, Mr le Curé et son Vicaire décidèrent d’agir. La Miséricorde de Sées sollicitée envoya deux soeurs pour aider aux soins mais l’une d’elles contracte presque aussitôt la maladie et meurt. Alors les deux prêtres envisagent de créer leur propre congrégation. Il faut des jeunes filles ou femmes volontaires ! L’abbé Anger s’adresse à une jeune fille de Joué-du-bois qu’il connaissait: Marie-Anne Guillouard née le 25 février 1829. De famille pauvre, elle sert comme cuisinière au château du Champ-de-la-Pierre pour la famille d’Andigné. Elle répond favorablement et arrive avec une autre jeune fille de Joué-du-Bois, Stéphanie de la Meslière. De famille noble mais ruinée, elle avait été élevée dans une famille amie à Alençon. Se joignent à elles : Delphine Evette, née à Courménil le 15 juillet 1815 ; grande tante de Mr Duperron, elle apporte sa petite fortune, et venant de Lonlay-l’Abbaye, Soeur Louise Leconte, née à Caligny, et Soeur Henriette, née Marie-Anne Plessis née à Lonlay le 14 janvier 1835.

Elles arrivent en janvier 1857. Il faut les installer dans une maison. L’abbé Anger y a songé. Il avait déjà un appui solide, celui de Mr et Mme Bernier.

Mr Bernier était né à Gacé en 1804. La dot de Mme Bernier leur avait permis d’ouvrir en 1848 un grand magasin de nouveautés très prospère[2]. Sans enfants et très pieux, ils avaient eu le dessein d’aider à la création d’une école de garçons confiée aux Frères des écoles chrétiennes. Ce désir ne se réalisa pas car une école existait déjà qui donnait satisfaction. Déçus, les uns et les autres, ils s’accordèrent pour la création de la Congrégation de gardes-malades. Une belle propriété se trouva mise en vente. Elle provenait de la succession de Mr et Mme Desnos. Ils étaient arrivés à Gacé après la révolution venant de Paris. Mr Desnos avait été élu Maire à deux reprises: 1808-1814 et 1830-1846. Ils possédaient environ dix hectares, dont une ferme louée. Mme Desnos, veuve, occupait la maison de Maître. C’est cette maison que les acquéreurs désiraient acheter avec 3 hectares de terres, de deux héritiers Mrs Azire et Bazire. L’opposition du troisième héritier qui refusait le démantèlement les obligea à tout acheter,c’est à dire la parcelle cadastrée « Trianon » et celle de la ferme occupée par la famille de Saint Clair cadastrée « le Chenil », ancienne propriété du Comte de Matignon qui y avait installé sa meute.

Mme de Saint Clair , veuve, occupait à cette date une maison et un jardin. Tel était ce grand domaine, à flanc de colline, très bien ensoleillé, pour la nouvelle congrégation.

La maison de Mme Desnos avec écurie, étable, bûcher et un logement de domestique, fut baptisée Saint Joseph et transformée pour les sœurs : au rez-de-chaussée, à droite, une chapelle, à gauche, cuisine et réfectoire, au premier étage, les chambres et au deuxième étage on va hospitaliser deux infirmes. Les soeurs conservèrent les communs où elles élèveront quatre ou cinq vaches. Elles vendront lait, beurre et fromages. Après un stage chez les Augustines de Vimoutiers, on y installa les cinq fondatrices avec un Acte de Constitution, le 26 mai 1857. La Congrégation était née, elle est chargée d’« un hospice pour enfants abandonnés, vieillards délaissés et des soins aux malades pauvres de la paroisse et des alentours. La maison est bénie en présence du Curé-­Doyen, du clergé, des autorités civiles et du corps de musique, la chapelle sera bénie en août 1857. L’Eglise et Napoléon III approuveront la fondation en 1859.

Mr le Curé et son Vicaire ne ménagèrent pas leur peine pour soutenir la petite Communauté. Les Soeurs étaient un peu à l’étroit mais il existait sur le terrain, en bordure de l’ancienne route de Rouen, deux autres maisons dites le « Petit Trianon ». Mme Desnos en avait vendu une à la première femme de Mr Guesdon en 1831. C’était une école de garçons dont Mr Guesdon était l’instituteur ; l’autre abritait un petit pensionnat de garçons. En 1856, Mr Guesdon n’était plus instituteur mais secrétaire de mairie. La première maison fut achetée et agrandie pour devenir un dortoir pour hommes, elle devint la maison Saint Jean. C’est là qu’était né le Chanoine Guesdon en 1845, nous le retrouverons plus tard. Le second bâtiment, acheté en 1862, « Sainte Anne », fut transformé en dortoir pour femmes, et le jardin, si utile pour la subsistance, rendit grand service. Ainsi le domaine de la Communauté était unifié, complet et fort bien situé. L’appel à la générosité publique avait porté ses fruits.

Les cinq fondatrices étaient à l’oeuvre assurant tout le travail. L’abbé Anger avait rédigé la Règle et dessiné leur habit avec l’aide de Mme Lerondel : habit noir, guimpe et cornette finement plissée sous le voile. Elles furent dispensées d’un long noviciat après leur stage. Le 6 février 1859, elles prononcèrent leurs voeux de vie religieuse solennellement. Le premier groupe s’était agrandi de sept postulantes :

  • Soeur Angèle, née Augustine Tafforeau à Ceton en 1830, entrée après son veuvage et le décès de ses quatre enfants. Nature ardente et active.
  • Soeur Joseph, née Euphrasie Labbé à Lonlay l’Abbaye en 1842.
  • Soeur Cécile, née Marie Gaubert, à Lonlay en 1834.
  • Soeur Agathe, née Eugénie Legemble à Beauchêne en 1837, garde-malade.
  • Soeur Elizabeth, née Honorine Mary à Beauchêne en 1841 ,solide, apte à tous les postes.
  • Soeur Félicité,née Marie-Victoire Beaumont à Vire en 1839, garde-malade.
  • Soeur Perpétue,née Eugénie Ledemé à Lonlay en 1845 , d’une grande activité.
  • En cette solennité Soeur Marie-Anne était élue Supérieure, elle le restera jusqu’en 1895.
  • Soeur Delphine était élue Assistante Soeur Louise, Maîtresse des Novices.

Le Chanoine Anger était leur Supérieur Ecclesiastique. Il ne perdait pas de vue leur devenir. Très ami avec Mr le Curé de Lonlay, celui-ci lui demanda de l’aide. Il lui envoya deux soeurs, Soeur Louise et Soeur Angèle. Ce fut la première succursale de la Maison Mère. Soeur Angèle revint très malade. Prévoyant sa mort prochaine, Mr Anger prit la décision d’établir le cimetière dont la croix fut érigée le 24 juin 1864. Mais ce fut lui­-même qui y fut inhumé le premier en 1866, sous une simple croix de bois en présence de cinquante prêtres et de toute la Communauté. Il avait beaucoup travaillé. Il eut la satisfaction de savoir que le Conseil municipal décidait qu’une église provisoire serait installée dans la Halle aux toiles, rue St Jacques, et qu’une autorisation municipale et préfectorale était accordée pour une nouvelle église. Il avait aussi dressé les plans pour la construction d’une nouvelle maison de la Communauté, ils furent abandonnés comme trop grandioses. Le chanoine Anger avait bien marqué son temps.

L’abbé Bienais lui succéda comme Curé-Doyen et comme deuxième Supérieur ecclésiastique, né à Sées en 1826, il fut vraiment le deuxième fondateur de la Communauté. Comme vicaire, il s’était déjà voué à l’instruction religieuse des soeurs. Il eut le souci d’orner les églises pauvres des alentours et la chapelle des sœurs : calice, ciboire en argent doré, lampe de sanctuaire en argent, encensoir en vermeil, missel, chape, candélabre, chemin de croix, statues du Sacré-cœur, de la Vierge et de Saint Joseph. Tout cela grâce à des dons de familles de Gacé ou de celles des soeurs. Nous y retrouvons des noms connus des anciens gacéens[3] : Delahaye, Postel, de Pellegars, Boislunel, Poudroux, Lampérière, Hubert, Gilain, de la Meslière.

La communauté comptait vingt neuf religieuses lorsque leur Supérieur décèdera le 21 février 1879 Parmi elles, soeur Ambroisine qui deviendra supérieure générale en 1898 pour 41 ans. Trois d’entre elles partirent à Clinchamps à l’appel du curé de la paroisse mais le diocèse voulant les annexer, elles rentrèrent à la Maison Mère en 1878. L’abbé Bienais, très versé en Ecriture Sainte, était aussi très pénétré de ses devoirs. Il lui revint de superviser les débuts de la construction de la nouvelle église. La nef était édifiée à sa mort, ses restes y fuient transférés en 1883 à la bénédiction, dans l’allée centrale, sous une dalle de marbre noir, gravée à sa mémoire, on peut y lire :

“ICI REPOSE EN ATTENDANT LA RESURRECTION GLORIEUSE ADOLPHE BIENAIS VICAIRE DE CETTE PAROISE DE 1851 A 1867 CURE DOYEN DE 1867 A 1879 SUPERIEUR DE LA CONGREGATION DES FILLES DE SAINTE MARIE IL FIT BATIR LA NEF DE CETTE EGLISE LES PAROISSIENS RECONNAISSANTS ONT ELEVE A SA MEMOIRE LES VOUTES QUI RECOUVRENT SON TOMBEAU”.

Il avait soutenu les soeurs pendant 21 ans. Elles offrirent, pour placer au dessus de sa tombe, un très beau lampadaire à son chiffre A.B. Ce fut l’Abbé Hardy qui lui succéda le 11 mai 1879, né à Briouze en 1836. A 43 ans il était très actif et entreprenant, doué pour l’art oratoire. Il fut Curé-Doyen et troisième Supérieur ecclésiastique.

Maison sainte marie et st Joseph ancienne
Couvent Sainte Marie 3

L’EXPANSION

La Congrégation allait prendre son essor. Les circonstances allaient encore y aider. Mr et Mme Bernier, les premiers bienfaiteurs, s’étaient retirés des affaires. Ils allèrent demeurer au 21 rue de Rouen, dans une maison du frère de Mr Bernier, célibataire et décédé depuis peu. Ils firent surélever la maison d’un étage; derrière s’étendait un parc et un jardin qui jouxtaient le terrain Trianon. Mr Bernier y décéda et sa femme y vécut jusqu’en 1881 Elle avait à son service une servante, un domestique et une de ses anciennes employées, Léonie Blot, née le 4 février 1838 au Sap-André où son père était instituteur Au décès de Mme Bernier, elle entra chez les soeurs sous le nom de Soeur Suzanne et y mourut en 1933. La maison du 21 rue de Rouen échut à la Congrégation, elle deviendra la maison des aumôniers. Le premier sera l’Abbé Lebailly, né à la Chapelle-au-Moine en 1850, nommé vicaire à Gacé en 1875, curé de Résenlieu en 1884. Après 1892 il ne garda que sa charge d’aumônier. Il fut l’âme de la maison : «ses aptitudes étaient variées, l’intelligence ouverte et le coeur allaient de pair avec l’esprit ». Il prodiguait aux soeurs de sages conseils, leur fit suivre des cours de médecine dispensés par le Docteur Hennart. Il dirigea lui-même les travaux de construction de la nouvelle Maison Mère. Il mourut en quelques minutes, le 28 mars 1906 en revenant en carriole d’une cérémonie à Ménil-Hubert-en-Exmes. Sa collaboration avait été précieuse pour l’Abbé Hardy, lui aussi Supérieur très dynamique En 1880, il répondit aux voeux de Mr le Curé du Sap où trois religieuses partirent pour fonder une maison, le 27 février 1880. Puis, quelques soeurs allèrent à Céaucé, pour les mêmes raisons.

En 1883 la fièvre typhoïde sévissait à Trun, trois soeurs exaucèrent cette demande. En 1886 Ecouché en accueillit trois autres. Mère Louise était partie à Passais-la-Conception. Dans toutes ces localités se formaient de petites communautés, filles de la Maison Mère. Leur réputation franchit les frontières de la Bretagne. L’abbé Hardy alla lui-même à La Guerche qui les sollicitait, puis à Rennes à l’archevêché pour un accord. Le 18 septembre 1894 trois soeurs y ouvrirent une maison qui prospéra. L’élan était donné, les postulantes nombreuses arrivaient de tous ces lieux à la Maison Mère. Une nouvelle maison était nécessaire. Le 18 septembre 1884, la première pierre était bénie par Monseigneur Trégaro, et en 14 mois l’immeuble était achevé (moitié Est de la Communauté actuelle) A la bénédiction par l’Evêque en juillet 1886, nous retrouvons le Chanoine Guesdon, entouré de vingt-huit prêtres, des religieuses et . de nombreux habitants, il retraçait le chemin parcouru par la Fondation et les mérites des pionniers. Il était là sur son lieu de naissance.

L’abbé Hardy tomba gravement malade à l’inauguration du calvaire de la route de Rouen que l’on venait de déplacer[4]. Il mourut le 27 février 1895. Sous son ministère avaient été érigés la voûte, le choeur et le clocher de l’église paroissiale. Il avait acquis un nouveau presbytère[5] rue St Jacques, construit la Maison Mère et préparé le terrain pour la future école Trégaro. Toutes les religieuses étaient présentes à son inhumation. La Communauté s’élevait à quarante-huit soeurs.

Tout naturellement le Chanoine Guesdon devint le quatrième Supérieur ecclésiastique Il avait été professeur, puis était devenu Directeur du Grand séminaire de Sées. Il retrouva sur place deux aumôniers qu’il connaissait bien : à la mort de l’Abbé Lebailly, c’est l’Abbé Lebaudy qui lui succéda pendant vingt ans. Né à Fresnes, il était le petit neveu de l’Abbé Jamet fondateur du Bon Sauveur à Caen. Doté d’aptitudes pour la vie pratique, versé dans les sciences physiques, l’art médical, il surprenait les hommes de métier par l’exactitude de ses conseils et de ses calculs. Il aida beaucoup les soeurs dans le domaine temporel et dans leur vie spirituelle en remaniant leur Règle pour l’adapter, comme il était prévu, à leur expérience et aux évolutions de la vie. C’était un homme solide et discret.

Pendant les trente ans du supériorat du Chanoine Guesdon, l’expansion se poursuivit :en 1895, Vassy, en 1896, Rânes, 1902, Moulin la Marche, 1905, Gorron, les hôpitaux de Lisieux en 1910, St Malo, Rocabey en 1912-1918, Cancale : quatorze filiales étaient issues de la Maison Mère. Les postulantes arrivaient toujours. Les locaux étaient à nouveau insuffisants. Des travaux commencèrent en 1902 pour doubler la maison du côté Ouest sous la direction de l’Abbé Lebailly puis de l’Abbé Lebaudy. Les soeurs elles-mêmes participaient aux travaux : le soir, les ouvriers partis, elles apportaient les briques et les échafaudages pour le lendemain La Révérende Mère avait fait aménager l’allée des Tilleuls, et à son extrémité une grotte où fut érigée une statue de Notre Dame de Lourdes en 1899. Enfin, le jour du jubilé d’argent de l’Aumônier, fut posée la première pierre d’une chapelle attenante, du côté nord, le 18 juin 1914. Cette solennité en présence de Mgr l’Evêque, des supérieures, des religieuses, de la musique de Trégaro, de l’entrepreneur Mr Heurtin, et de l’architecte Mr Pignard qui l’a conçue sur le modèle de la Chapelle royale de Versailles, de trente sept mètres sur treize, avec tribune et deux petits transepts. Mr l’abbé Lhomme était alors Curé-Doyen de Gacé, il poursuivait la construction de l’église paroissiale : les trois chapelles, les vitraux, l’orgue, les cloches et l’horloge. Les Soeurs fondatrices étaient décédées : en 1895, Mère Marie, la première Supérieure Générale, en 1897: Soeur Marie Henriette, Supérieure à Lonlay et à Clinchamps, elle était revenue à la Maison Mère, elle contracta la typhoïde près d’un enfant qu’elle soignait et en mourut. Soeur Louise, Supérieure à Lonlay, Passais et Trun puis devenue Supérieure Générale, dut résilier cette charge et mourut après trois ans de maladie en 1906.

La guerre allait survenir et une douloureuse période commençait avec un gros poids de souffrances : remplacement des hommes partis au front, les tués, les blessés, les veuves, les orphelins et aussi l’épidémie de grippe espagnole (quinze religieuses en seront victimes dont une de dix huit ans). On relève à l’état civil cinquante deux transcriptions de « Morts pour la France » et une augmentation moyenne de 50% de décès civils. Les soeurs dès le début ouvrent leur établissement, accueillent vingt quatre évacués de l’hôpital d’Ivry. L’aumônier laisse sa demeure à la disposition d’une station d’ambulance de la Croix Rouge (le Curé de la paroisse en fait autant au presbytère). Soeur Joséphine était Infirmière Major. Trois cent cinq blessés y furent accueillis, une salle de chirurgie était installée au rez-de-chaussée de la Maison Mère.

Après 1918, la vie reprit son cours peu à peu. La marche en avant de la Congrégation reprit. D’abord la construction de la Chapelle, les pierres, depuis quatre ans, attendaient dans l’allée des Tilleuls. En 1925, elle était consacrée par Monseigneur Bardel, quarante prêtres l’entouraient, les autorités civiles, et les habitants de Gacé. L’abbé Lhomme, Curé-Doyen y prononça une magistrale présentation de l’Oeuvre dans le grand souffle oratoire de l’époque. Suivit, la cérémonie de profession de cinq religieuses et sept prises de voile.

Le Chanoine Guesdon qui avait en outre fait remanier et agrandir la maison St Joseph, se retira de sa charge de Supérieur ecclésiastique et fut remplacé par le Chanoine Bricon en 1925. En 1926, l’Aumônier, l’Abbé Lebaudy décéda il son tour. L’abbé Polet arriva quatre mois plus tard pour le remplacer. Le 21 avril 1927, Monseigneur Pasquet visitait la Communauté pour la première fois. Elle avait pris son air de fête après soixante dix ans d’existence. La Congrégation comptait cent quarante et une religieuses, cinq novices et huit postulantes, quatorze maisons fondées dans les diocèses de Sées, Rennes, Bayeux et Laval. Elle est alors dirigée par Mère Ambroisine, née Florence Fouin, le 14 janvier 1856, à St Loup de Bayeux. Elue Supérieure générale en 1898, elle le restera quarante et un ans jusqu’à sa mort en 1939. Sous le supériorat du Chanoine Bricon et de Soeur Ambroisine l’élan reprend. En 1934, la construction d’une toute nouvelle maison de retraite est entreprise. St Jean et Ste Anne seront abattus pour laisser place au grand immeuble de trois étages sur sous-sol, racine des bâtiments actuels. Il va accueillir en 1936 quatre vingt pensionnaires. Le Père Bouquerel est l’Aumônier depuis 1936 pour seize ans.

Il est grand temps de réaliser tout l’effort accompli dans l’ombre par les soeurs depuis les premières années. L’abbé Anger les avait dotées d’une Règle stricte qu’elles avaient reçue avec respect et consentement. En voici un extrait: «La simplicité de leur vie habitue les aspirantes à pratiquer la pauvreté. Pas de besoins inutiles, le strict indispensable leur suffit. L’obéissance est absolue dans la vie de renoncement à la volonté propre… » Peut-on imaginer, de nos jours, leurs conditions de vie: déplacements à domicile, par tous les temps, près des malades et des pauvres pour porter leurs soins, de la nourriture ou des vêtements. Elles allaient à pied, dans leurs lourds habits qui les protégeaient en hiver mais restaient souvent humides, en été ils devenaient étouffants. Elles allaient loin aux alentours, à la nuit tombée et au péril des routes. C’est ainsi que Soeur Alexandrine se noya dans la rivière en crue, à Lonlay l’Abbaye en glissant sur la neige. Plus près de nous en 1979, Soeur Hélène et Soeur Marie Bétin parties pour des soins à Avernes se trouvèrent piégées par la survenue du grésil qui tomba sans discontinuer, un après-midi de février et fit de gros dégâts dans toute la région. Elles durent laisser leur auto sur place et décidèrent de rentrer à pied. La Maison Mère alertée, put trouver un pompier courageux pour aller au devant d’elles. Il les rencontra à cinq ou six kilomètres, toutes raides, transformées en statues de glace pouvant à peine marcher. Au siècle dernier, les soins étaient encore empiriques, longs à appliquer. Il fallait souvent passer la nuit au chevet des malades. La Règle limitait ces veilles à une nuit sur trois, elles avaient droit en rentrant à un repos de trois heures…! Tant mieux s’il y avait un fauteuil au domicile. On venait aussi les chercher en carriole de la campagne environnante. Elles restaient parfois quinze jours dans les cas les plus graves, hébergées dans des conditions diverses. Soeur Bibiane et Soeur Marie-Thérèse se retrouvèrent l’une à même le sol, sur une paillasse où grouillait un nid de souris et l’autre environnée toute la nuit de leur va et vient.

Fatiguées, elles se retrouvaient confrontées à la contagion. Nous avons déjà évoqué la grippe espagnole, mais la typhoïde et la tuberculose sévissaient toujours. Elles furent nombreuses à en mourir. Soeur Bibiane partie à la Maison de Mézidon, y mourra en quelques jours. Soeur Honorine meurt ainsi à Trun à quarante et un ans, d’autres à quarante-sept, à trente-deux, Soeur Juliette à dix- huit ans, trois semaines après sa profession.

D’autres soeurs restaient à l’Institution, momentanément, alternativement ou à vie selon leurs aptitudes ou leur santé, pour les divers services : entretien, parquets à lessiver ou à cirer à la paille de fer ou à la brosse, murs à laver ou à désinfecter. La buanderie demandait beaucoup d’efforts, un seul puits à manivelle, puis à roue fournissait l’eau potable. Des citernes assuraient les autres besoins. Il fallait rincer en contrebas, au Douet-Lochard et l’on sait l’importance du linge et des draps de coton pesants pour entretenir les personnes âgées. Pour la cuisine il fallait puiser l’eau, la ramener, porter les grandes marmites fumantes aux divers réfectoires On devait aussi entretenir des feux dans les quelques pièces munies de cheminées où l’on rassemblait les malades. Les soeurs avaient la possibilité d’une chaufferette, même à la chapelle.

Certaines d’entre elles cultivaient le grand jardin ou exploitaient la ferme d’une dizaine de vaches. Comme nous l’avons mentionné, elles furent même appelées à participer aux travaux de construction quand il fallait les accélérer. Leur vie était effacée et rude.

Elles restaient cependant assidues à leurs observances religieuses : oraison, laudes après le lever à 5 heure du matin, messe, prières dans la journée, vêpres et salut du soir. Une retraite annuelle ramenait toutes les soeurs, de tous les points à la Maison-Mère où, là aussi étaient formées postulantes et novices. Cependant la Règle s’adaptait quelquefois, comme il était prévu suivant les progrès des conditions de vie et l’expérience des soeurs.

La formation des religieuses ne fut pas négligée. Le Dr Hennart et l’Aumônier avaient rédigé un manuel d’instructions pour les novices. Elles suivaient deux fois par semaine, des cours d’anatomie, de soins infirmiers, d’application des ordonnances, et elles étaient autorisées officiellement au titre d’infirmières après cinq ans.

Il faut ajouter à tout cela, le sourire, la parole discrète d’encouragement, la présence au moment des décès et la prière avec le malade ou la famille, de jour comme de nuit. Elles-mêmes ne retournaient pas dans leur famille, sauf pour soigner leurs parents ou pour leurs derniers instants.

Mère Joséphine devint Supérieure Générale en 1939. Elle le restera jusqu’ en 1955.

1939-1945. La grande épreuve de la guerre revint s’abattre sur la France. A nouveau, la Congrégation se mobilisa pour accueillir en 1940, le flot de réfugiés qui fuyaient l’avance allemande venant de Belgique et du Nord. Ils trouvaient au passage nourriture, soins aux malades et aux blessés Plusieurs d’entre eux moururent là, des enfants naquirent aussi et furent baptisés dans la Chapelle. Récemment, l’une vint en visite à la Communauté, elle voulait visiter son lieu de naissance, elle fut accueillie de grand coeur. En juin 1940 un combat courageux mais désespéré eut comme effet une vive riposte allemande depuis le carrefour dominant Ste Marie. L’institution était située à l’endroit le plus exposé ; les soeurs et leurs protégés de la maison de retraite se réfugièrent dans le chemin du Gibet. Ce furent alors les premières destructions au coeur de la ville, dans la Grande Rue et en plusieurs endroits. L’ennemi y alluma des incendies et interdit de les combattre. Les Soeurs réactivèrent leurs fonctions hospitalières avec service d’ambulance et salle de soins et d’opération. En 1944, les jours de libération furent dramatiques. Gacé se trouvait à un dizaine de kilomètres des terribles combats de Chambois. Les Libérateurs, arrivés vers le 12 août, par le sud et l’ouest, étaient à nos portes et visaient la route de Rouen par où les ennemis tentaient de fuir. Ils attendaient l’issue du combat et essayaient de bloquer la retraite des SS et de la garnison. Cela dura dix jours. Les allemands firent évacuer les soeurs et leurs pensionnaires pour utiliser l’établissement comme hôpital. Le Maire, Mr Trigoust, réquisitionna hommes et voitures pour les transporter de nuit. Les pensionnaires trouvèrent refuge à l’école Trégaro, les Soeurs à l’école de l’Ange Gardien. Tout était à trouver : lits, linge, ustensiles de première nécessité, pansements et produits pharmaceutiques pour assurer des soins pour tous. Il fallait travailler jour et nuit sous la direction de Soeur Henriette et Marie-Alphonse. Elles étaient totalement épuisées. La libération survint le 21 août au soir par les Anglais et les Américains alors que l’armée Leclerc fonçait sur Paris.

Les Soeurs rentrèrent chez elles, remirent de l’ordre. Les façades des deux grands bâtiments étaient criblées de l’impact des tirs. La ville se remit à vivre tant bien que mal, cent vingt­-trois maisons avaient disparu en quelques jours dont le grand magasin Bessin. Il fallut s’entasser dans les habitations restantes ou dans des baraquements. Le presbytère et l’aumônerie étaient partagés avec des sinistrés. Les restrictions de nourriture et de vêtements se firent sentir jusqu’en 1952. La ferme fut d’un grand secours pour la Communauté. A partir de 1960, les soeurs la louèrent ; en effet, peu à peu, elles durent se faire aider par quelques employés.

Enfin en 1957, une existence à peu près normale était retrouvée. Mère Julia venait d’être élue Supérieure Générale. C’était le centenaire, les autorités civiles et religieuses se réunirent pour le fêter. Une religieuse fut particulièrement à l’honneur. Le maire, Mr Bienvenu en présence du Chanoine Drolon , supérieur ecclésiastique qui succédait au Chanoine Bricon, du Curé Doyen Mr l’Abbé Broudin, de l’aumônier Mr l’abbé Lemancel, des députés Mrs Boudet et Halbout, des sénateurs Mrs Meillon et Lessassier Boisaunay, du conseiller général Mr Roger Duval, remettait à Soeur Solange la médaille d’argent de la santé pour cinquante-sept ans de service inlassable, discret et si apprécié par tous. Son premier voyage à Lourdes lui fut offert par souscription publique. Elle était née Marie Rose Josset, le 17 janvier 1881,à Saint Vincent sur Oust (56) arrivée à Gacé à dix-sept ans le 8 septembre 1898. La même distinction, médaille de bronze était aussi décernée à Soeur Valentine de la maison de Passais. La Communauté n’était pas oubliée, la Ville lui offrait sa première automobile, une Deux Chevaux. Soeur Marie-Thérèse sera le premier chauffeur, après la période des Solex.

Cet honneur qui réjouissait la Congrégation ne la laissa pas s’endormir sur les lauriers. En 1962 elle fit construire « les Tilleuls ». En 1964, la Maison de Retraite était agréée par la Direction départementale d’aide sociale, ainsi que les Tilleuls comme centre de soins. Les sœurs, pour être infirmières, devaient désormais obtenir le diplôme d’état. En 1966, la Maison de Retraite était prolongée de deux grandes salles : salle de réunion et réfectoire, ouvertes sur le paysage et le soleil. Après le départ de l’Abbé Lemancel, un prêtre résident devint l’aumônier, le Père Philippe.

Mais les vocations se faisaient plus rares, il fallait faire appel de plus en plus à du personnel extérieur : jardin, buanderie, cuisine avec un matériel moderne.

Les Directrices successives :   

  • Soeur Henriette née Maria Bourban de 1936 à 1959
  • Soeur Marie-Alphonse née Marie-Louise Colin de 1959 à 1966
  • Soeur Anne-Marie, devenue Soeur Germaine de 1966 à 1970

Outre l’érosion du travail bénévole, les soeurs étaient confrontées à de lourdes obligations de gestion, de plans comptables à soumettre à la D.A.S.S. La buanderie, installée en 1958 tout près du Douet-Lochard, était commune avec la Communauté mais le transport était pénible sur une pente de 200 m; Elle sera rénovée en 1981 à la maison de retraite. Communs étaient également le chauffage central et l’eau courante depuis 1962, le téléphone en 1960. Chaque chambre avait un lavabo eau chaude et froide et comptait le plus souvent un ou deux lits. Les soeurs avaient choisi Mère Joseph de la Croix comme Supérieur Générale en 1965. Elle quittera sa charge à la fusion.

Couvent Sainte Marie 2
Couvent Sainte Marie 5

LA FUSION

Les directives conciliaires conseillaient un regroupement de petites congrégations avec des plus importantes. Après un mûrissement et des échanges, il fut décidé que la Congrégation de Sainte-Marie allait fusionner avec celle des «Soeurs du Sacré- Coeur « de St jacut-Ies-Pins (Morbihan). Cette fusion se réalisera en 1970. La Maison-Mère devenait une Maison de Retraite pour des soeurs des deux communautés. La Maison de Retraite civile devenait autonome avec une Directrice, Soeur Yvonne Plessis de 1973 à 1987. Pendant les trois dernières années, elle secondera efficacement le nouveau Directeur Mr Bedel. L’histoire de cette fusion a été développée dans le bulletin paroissial de 1999. Cette nouvelle Congrégation avait les mêmes origines humbles et rurales, mais elle s’était étendue en France et sur tous les continents.

Il restait quinze soeurs au service des malades de la Maison de Retraite : Soeurs Marie Betin, Lucie Brault, Madeleine Couriole, Germaine Cousin, Marie-Thérèse Cousin, Paule Duclos, Marie Fourmond, Marie Heuzé, Monique Joly, Colette Labbé, Anne-Marie Le Chêne, Yvonne Provost, Raymonde Touchet, Rosalie Touin, sous la direction de Soeur Yvonne Plessis. Elles se sont retirées une à une pour raison d’âge ou de santé aux grands regrets des résidents. Celles qui se sont retirées dans la maison voisine continuent leurs visites d’amitié. Elles avaient suscité la formation d’une association mixte de gestion avec des représentants locaux pour faire face aux impératifs de gestion, de modernisation et de sécurité Le premier Président fut Mr Maurice Droulin en 1983, Mr Alain Cartel le remplaça en 1985. II était très clair qu’il fallait reconstruire, la nouvelle Congrégation désirait vendre. L’association de gestion s’appuya sur «A.N.A.I.S » et ses services de gestion et se lança dans la reconstruction en 1998, racheta le terrain et les murs, pour aboutir à l’établissement actuel. L’association est maintenant remaniée et indépendante sous la présidence fidèle de Mr Cartel et la direction de Mr Lavoine qui assumèrent tous les soucis de la transformation.

Voici l’histoire d’une Oeuvre de près de cent cinquante ans d’âge. N’est-ce pas justice de l’avoir retracée pour la mémoire ? Elle a aidé nos ancêtres à vivre. Les voeux prononcés par les religieuses les engageaient pour leur vie entière, sans retour sur elles-mêmes, sans profit personnel avec la seule joie de servir Dieu et leurs frères parfois réticents. Depuis 1500 ans, de nombreuses congrégations se sont consacrées aux services essentiels envers les plus mal lotis, pauvres, infirmes, malades, exclus. Leurs membres étaient eux-mêmes des travailleurs manuels : agriculteurs, bâtisseurs, hôteliers, soignants ou copistes et artistes. Ils firent progresser techniques, arts et savoirs. Les besoins étaient criants et souvent ignorés ou négligés des puissants. Leur exemple incita les instances gouvernantes à s’en préoccuper et à collaborer et aussi à s’y substituer. Nous bénéficions de nos jours de tous ces progrès sociaux, techniques et scientifiques. Parfois la passation fut difficile et conflictuelle. En ce qui concerne la Congrégation des filles de Sainte-Marie de Gacé, elle se fit patiemment, doucement et au service des usagers. Souhaitons que soient conservés la proximité de coeur et d’âme et le profond respect de la dignité humaine de nos aînées. Que notre mémoire collective ne l’oublie pas. L’Europe aurait-elle peur de reconnaître ses racines chrétiennes?

SUPERIEURS ECCLESIASTIQUES :

  • PERE Anger 1857-1866, °1795 +1866
  • PERE Bienais 1866-1879, °1826 +1879
  • PERE Hardy 1879-1895, °1836 +1895
  • PERE Guesdon 1895-1925, °1845 +1926
  • PERE Bricon 1925-1957
  • PERE Drolon 1957-1970

Les AUMONIERS :

  • Père Lebailly 1882-1906
  • Père Lebaudy 1906-1926 Père Polet 1926-1934 Père Bouquerel 1935-1952
  • Père Lemancel 1952-1962 Père Philippe 1962- 1972

SUPERIEURES GENERALES :

  • MERE Marie-Anne Guillouard 1859-1895, °1829 +1895
  • MERE Louise Leconte 1895-1898, °1835 +1906
  • MERE Ambroisine 1898-1939, née Florence Fouin, °1856 +1939
  • MERE Joséphine 1939-1955, née Zélie Gallot, °1868 +1967
  • MERE Julia 1955-1965, née Anna Berthiau, °1887 + 1980
  • MERE Joseph de la Croix 1965-1970, née Irène Cousin, °1922

DIRECTRICES de la MAISON de RETRAITE

  • Soeur Henriette 1936-1959 née Marie Bourban
  • Soeur Marie-Alphonse 1959-1966 née Louise Colin
  • Soeur Anne-Marie 1966-1970 née Germaine Cousin
  • Après 1970 les soeurs du Sacré Coeur prirent la relève
  • Soeur Yvonne Plessis en aura la charge de 1970 à 1984 et aidera le nouveau directeur jusqu’en 1987.

Les Maires de GACE aux 19° et 20~sièc1es :

  • 1808-1814 :      François Desnos
  • 1815-1821        Michel Lefevre-Dumitois
  • 1821-1830        Louis Burel
  • 1830-1846 :      François Desnos
  • 1846-1848 :      Cyrille Marais
  • 1848-1858 :      Marie-Jacques Azire
  • 1858-1863 :      Armand-Charles Delahaye
  • 1863-1870 :      Louis-Félix Lerondel
  • 1870-1888 :      Augustin Morel
  • 1888-1896 :      Pierre-Celeste Lapierre-Duperron
  • 1896-1904 :      Louis-Charles Cronier
  • 1904-1919 :      Louis Le Mercier
  • 1919-1925 :      Marin-Alexis Violet
  • 1925-1932 :      Alexandre-Henri Gautier
  • 1933-1935 :      Léon Trigoust
  • Mai-oct. 1935 :  Clément-Henry Baillot
  • 1935-1945 :      Léon Trigoust
  • 1945-1963 :      Jean Bienvenu
  • 1964-1971 :      Géry Foubert
  • 1971-1983 :      Emile Lelandais
  • 1983-2008 :      Albert Debotté

[1] L’abbé Anger eut un neveu très connu à Carouges, il avait son buste sur la Grande place. Il fut détruit par les allemands en 1944.
[2] Ce magasin se trouvait à l’angle de la rue Saint Jacques et de la Grande Rue. Après Mr et Mme Bernier, i] sera mis en gérance et acheté par Mr et Mme Bessin en 1912.
[3] Mmes Delahaie , Postel. de Pellegars étaient les aïeules de Mm de Beauchène. Mme Gilain de Melle Marguerite Bordeaux. Le couple travaillera pour Mr et Mme Bernier
[4] L’ancienne route de ROUEN suivait auparavant le chemin de St Christophe
[5] Ce presbytère fut acquis par le conseil de fabrique, la ville participa à la hauteur du prix de vente de l’ancien et un don du Chanoine Guesdon s’y ajouta.